Les principaux monastères chrétiens d’Égypte

Alexandrie et le Delta du Nil

Sur la route d’Alexandrie à Mersa Mathrouh Monastère Saint-Ménas (Deir Abou Mina), à 74 kilomètres à l’ouest d’Alexandrie. Saint Ménas était un soldat romain, originaire d’Égypte. Il fut martyrisé en Phrygie en 296 de notre ère, pendant les persécutions ordonnées par l’empereur Dioclétien. Son corps fut transporté à dos de chameau dans la région du lac Mariout. Sur sa tombe à Karm Abou Mina (« les Vignobles-de-saint-Ménas »), le patriarche d’Alexandrie, Athanase, édifia une première église, qui fut intégrée à une vaste basilique par Arcadius. Cet endroit devint rapidement un haut lieu de pèlerinage et le culte du saint connut son apogée aux Ve et VIe siècle : les « Bains de Saint-Ménas » témoignent du passage des pèlerins venus chercher une guérison. Le musée du Louvre possède des ampoules à eulogie (eulogia en grec signifiant « bénédictions ») à l’effigie de saint Ménas, représenté en orant entre deux chameaux. Les reliques de saint Ménas sont toujours vénérées par la communauté copte, qui vient en pèlerinage au monastère construit dans les années 1950, situé à quelques centaines de mètres de l’ancien monastère.

Pour en savoir plus Peter Grossmann, Abou Mina I. Die Gruftkirche und die Gruft, Mayence, 1989. Peter Grossmann, Abu Mina II. Das Basptisterium, Mayence, 2004.

Sur la route du Caire à Alexandrie Les Kellia (à 194 kilomètres du Caire) Les Kellia sont un vaste domaine religieux s’étendant sur plus de 20 kilomètres de longueur et comprenant les vestiges de plus de 700 couvents et ermitages datés du IVe au IXe siècle. Le nom du site vient des cellules que les moines ont construites dans le désert à partir du IVe siècle de notre ère. Ces anachorètes (du grec anachôrein, signifiant « se retirer de la vie sociale ») étaient venus de Nitrie - un autre grand centre religieux -, afin de trouver une plus grande solitude dans ces lieux désertiques. À l’origine, les Kellia étaient un simple lieu d’étape avant de devenir une nouvelle résidence érémitique permanente. Le site des Kellia a été découvert et fouillé la première fois en 1932 par Breccia. Il a été identifié plus formellement en 1937 par De Cosson qui dégagea de manière sommaire les pièces principales d’un petit ermitage. Puis le site fut redécouvert en 1964 par Antoine Guillemont, à l’occasion de travaux d’irrigation. Des fouilles y ont été menées par l’université de Genève et par l’institut français d’Archéologie orientale.

Pour en savoir plus Les Kellia. Ermitages coptes en Basse-Égypte, catalogue d’exposition - musée d’Art et d’Histoire de Genève, 12 octobre 1989-7 janvier 1990, Genève, 1989.

Le Ouadi Natroun À l’heure actuelle, il existe encore quatre monastères coptes dans le Ouadi Natroun.

Pour en savoir plus J. Leroy, Les peintures des couvents du Ouadi Natroun, Ifao, Le Caire, 1975.

Monastère Saint-Macaire (Deir Abou Makar) Situé à l’entrée méridionale de la vallée, le monastère Saint-Macaire est encore en activité. Les reliques de saint Macaire, de saint Jean-Baptiste et du prophète Élisée y sont vénérées. Son aspect extérieur est austère : c’est une énorme bâtisse rectangulaire de pierre et de béton gris. Sa fondation est intimement liée à l’un des plus importants pères fondateurs de l’Église copte, saint Macaire-le-Grand, qui initia la vie monastique dans le désert occidental. De l’ancien monastère, il ne reste que les églises (les églises Saint-Macaire, Saint-Apaskhiron et des Quarante-neuf-Martyrs) et, au centre de la cour, une sorte de tour carrée, le qasr, peut-être élevée par l’empereur Zénon en 482. L’église Saint-Macaire est la plus importante et la plus ancienne des trois églises du monastère. Son sanctuaire principal est décoré d’une peinture représentant les quatre évangélistes (tétramorphe) datée du VIIe siècle. L’église des Quarante-neuf-Martyrs évoque le massacre des moines du monastère par les pillards du désert, en 444. La chapelle du Mirion sert, depuis le concile de Calcédoine en 451, à la préparation de la sainte huile (myron) destiné à l’ensemble de l’Église copte. L’église Saint-Apaskhiron, ayant bénéficié de nombreuses restaurations, est dédiée à l’un des grands martyrs égyptiens. La bibliothèque du monastère renferme de manuscrits de parchemin rédigés en copte bohaïrique et datés des Xe et XIe siècle après J.-C.

Monastère des Syriens (Deir es-Suriâni) Fondé au VIe siècle, ce monastère, encore en activité, fut probablement conçu comme une « réplique » - ou monastère de la Théotokos [Mère du Dieu] - du monastère Saint-Bichoï. Il possède trois églises superposées et un qasr. La bibliothèque du monastère renfermait de livres arabes et coptes dont une partie (environ 1 000 volumes) fut cédée à l’Anglais Tattam en 1842. Ce lot est aujourd’hui conservé au British Museum.

Monastère Saint-Bichoï (Deir Amba Bishoï) Ce monastère fut élevé à l’emplacement oò se retira saint Bichoï, disciple de saint Macaire. Saint Bichoï créa une importante communauté d’anachorètes et mourut en 417. L’ensemble architectural est doté d’une enceinte très haute enfermant les espaces conventuels, les églises superposées et le jardin. Le couvent fut abandonné à plusieurs reprises, mais après le XIVe siècle son occupation fut constante. Aujourd’hui, le monastère est devenu le principal établissement de l’Église copte.

Monastère des Romains (Deir al-Baramous) Ce monastère, encore en activité, est probablement le premier monastère du ouadi Natroun. Il est étroitement lié à l’histoire des saints romains, Maximus et Domitius, fils de l’empereur Valentinien, qui y furent inhumés. L’enceinte du monastère enferme cinq églises et chapelles.

Le Vieux Caire

Monastère copte orthodoxe Saint-Georges (Deir el-Banat) Ce monastère est toujours occupé par des sœurs. L’essentiel des bâtiments du monastère est de construction récente, à l’exception du hall central donnant accès à la chapelle Saint-Georges. Il s’agit à l’origine d’un qaa, la salle de réception principale d’un palais fatimide du XIe siècle.

La vallée du Nil

Aux environs du Caire Monastère Saint-Jérémie à Saqqara Ce monastère n’est plus en activité. Le site fut fouillé par James E. Quibell de 1905 à 1910. Les peintures et les sculptures mises au jour sont à rapprocher de celles découvertes à Baouit.

Pour en savoir plus J.E. Quibell, Excavations at Saqqara (1908-1910). Monastery of apa Jérémia, Ifao, t. IV, Le Caire, 1912.

La Moyenne-Égypte

Monastère Saint-Samuel (oasis du Fayoum) Ce monastère, encore en activité, est situé dans le désert d’al-Qalamun, au sud de l’oasis du Fayoum.

Monastère de Baouit Ce monastère n’est plus en activité. Il fut fondé par l’apa Apollo vers 385-390 de notre ère. Les VIe et VIIe siècles sont une période de prospérité pour ce double monastère qui accueille alors en son sein une communauté de femmes, sous le patronage de sainte Rachel. Après l’invasion arabo-musulmane, le monastère décroît, et est abandonné vers le Xe siècle. Le site fut fouillé par Jean Clédat de 1901 à 1905, et Jean Maspero y dirigea une campagne en 1913. Les résultats de ces fouilles sont à l’origine de la belle collection de la « salle de Baouit » au musée du Louvre. Les fouilles ont été reprises par l’institut français d’Archéologie orientale et le musée du Louvre, sous la direction de Dominique Bénazeth, conservateur en chef au département des Antiquités égyptiennes (section copte) en 2002.

Pour en savoir plus Marie-Hélène Rutschowscaya, « Fouilles du monastère copte de Baouit (Moyenne-Égypte). Musée du Louvre-institut français d’Archéologie orientale du Caire. Saisons 2002-2003 », La Revue des musées de France. Revue du Louvre 2, avril 2004, p. 27-30. Dominique Bénazeth, « Recherches archéologiques à Baouit : un nouveau départ », Bulletin de la société d’Archéologie copte XLIII, 2004, p. 9-24, pl. I, III. Sophie Laurant, « Le monastère de Baouit resurgit des sables », Le Monde de la Bible 160, juillet-aoôt 2004, p. 63.

Pour les fouilles archéologiques récentes, consulter http://www.louvre.fr/media/repository/ressources/sources/pdf/src_document_51210_v2_m56577569830669676.pdf

Monastère de la Sainte-Vierge (Deir al-Moharraq) Ce monastère, entièrement reconstruit, est encore en activité. Selon la tradition copte, la Sainte Famille aurait remonté le Nil jusqu’en Haute Égypte, et elle aurait séjourné à Qousqam oò a été édifié ce monastère. Le monastère de la Sainte-Vierge appartient au groupe des institutions pacômiennes de Haute Égypte.

Sohag Monastère Blanc (Deir el-Abiad, également connu sous le nom de Deir Amba Shenouda). Ce monastère, qui n’est plus aujourd’hui en activité, a été édifié par Chénouté, grand réformateur du cénobitisme, au IVe siècle de notre ère. C’est un ensemble architectural rectangulaire construit en calcaire provenant des ruines de la ville d’Athribis. La bibliothèque du monastère Blanc fut dispersée, et une majeure partie des manuscrits coptes est aujourd’hui conservée dans les collections européennes et internationales.

Monastère Rouge (Deir el-Ahmar, également connu sous le nom de deir Amba Bishoï) Le monastère Rouge, qui n’est plus aujourd’hui en activité, se trouve à 5 kilomètres au nord du monastère Blanc. L’ensemble est de construction analogue, bien que plus petit que le monastère Blanc.

La Haute-Égypte

Région thébaine Nag-Hammadi Couvent pacômien de Faw Qiblî qui n’est plus en activité. À quelques kilomètres du couvent, dans une falaise du Djebel el-Tarif, fut trouvé en 1945 un lot de manuscrits coptes. Les manuscrits coptes de Nag Hammadi constituent l’une des rares collections de papyrus conservés dans des codices avec la reliure d’origine.

Pour en savoir plus J.-D. Dubois, « Les manuscrits de Nag Hammadi », in : L’art copte en Égypte. 2 000 de christianisme, institut du Monde arabe-Gallimard, Paris, 2000, p. 34-37.

Pour un plus large public Les manuscrits de Nag Hammadi, Dossiers d’Archéologie, 236, septembre 1998. J.-D. Dubois, « Les manuscrits coptes de Nag Hammadi », in : Les fabuleuses découvertes du XXe siècle, Dossiers d’Archéologie 259, décembre 2000, p. 92-95.

Monastère de Phoibammon en Thébaïde

Deir el-Bahari (le « monastère du Nord ») Ce monastère chrétien était autrefois installé dans le complexe monumental d’Hatchepsout sur la rive ouest thébaine, en face des temples de Karnak et de Louqsor.

Assouan Monastère Saint-Siméon (Deir Amba Sama’an), sur la rive ouest Gharbi Assouan Situé au sommet du plateau, à l’ouest des tombes des nomarques de l’Ancien et du Moyen Empire, à deux kilomètres de la rive ouest du Nil, le monastère Saint-Siméon est l’un des plus importants monuments chrétiens d’Égypte. Fondé au VIIIe siècle, c’est un ensemble fortifié, constitué de quatre principaux bâtiments auxquels il faut ajouter les chambres ou casemates adossées au mur d’enceinte. Le monastère fut partiellement détruit par Saladin en 1173, et vraisemblablement abandonné au XIIIe siècle.

Le Sinaï et la mer Rouge

Les monastères du désert arabique Monastère Saint-Antoine (Deir Mar Antonios) Encore en activité, ce monastère est le plus ancien d’Égypte. Il fut fondé par les disciples du saint après sa mort en 356 de notre ère. Il a été remanié à plusieurs reprises.

Pour en savoir plus P. Van Moorsel, Le monastère de Saint-Antoine, Ifao, Le Caire, 1997.

Monastère Saint-Paul-de-Thèbes (Deir Mar Boulos) Ce monastère, toujours en activité, est situé comme Saint-Antoine dans le djebel el-Galala el-Qibliya. Il fut fondé pour commémorer saint Paul de Thèbes (  en 347 ?), le premier ermite dont la chrétienté ait enregistré le souvenir. Ses bâtiments ont été édifiés à l’intérieur d’une enceinte médiévale.

Pour en savoir plus P. Van Moorsel, Le monastère de Saint-Paul près de la mer Rouge, Ifao, Le Caire, 2002.

Le Sinaï Monastère Sainte-Catherine (Nord-Sinaï) Ce monastère, toujours en activité, est inscrit dans une enceinte élevée par l’empereur Justinien en 527. Il est occupé par une vingtaine de moines grecs orthodoxes. L’église est de style byzantin. Dans le narthex sont exposés des manuscrits et quelques icônes. Une mosaïque de la Transfiguration, datée du VIe siècle, domine le maître-autel. La chapelle du Buisson-ardent est située derrière l’abside de l’église. Elle se trouverait à l’emplacement oò Moïse a vu le buisson ardent - buisson brôlant sans se consumer - et entendu la voix de Yahvé. La chapelle est décorée de faïences bleues. La zone du monastère de Sainte-Catherine est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2002. La bibliothèque du monastère est très riche en manuscrits et codex. Son fond est le deuxième après celui du Vatican.

Pour en savoir plus Jacques Potin, « La vie quotidienne au monastère de Sainte-Catherine. Entretien avec le Père Justin », Le Monde de la Bible 82, mai-juin 1993, p. 36-40.

Une demie-douzaine de monastères coptes abandonnés au Moyen-Âge, sont réoccupés depuis 1975. Le monastère Saint-Chénoudé, à l’ouest de Sohag ; Le monastère de la Sainte Vierge d’al-Haouaish, à l’est d’Akhmim ; Le monastère Saint-Georges al-Shayeb, près de Louqsor ; Le monastère Saint-Georges al-Riziquat, Edfou ; Le monastère Saint-Pacôme, Edfou ; Le monastère Saint-Georges al-Khatatba, dans le delta du Nil.

Aminata Sackho-Autissier Lundi 16 avril
 
les principaux monasteres chretiens d'egypte

alexandrie et le delta du nil

sur la route d'alexandrie a mersa mathrouh monastere saint-menas (deir abou mina), a 74 kilometres a l'ouest d'alexandrie. saint menas etait un soldat romain, originaire d'egypte. il fut martyrise en phrygie en 296 de notre ere, pendant les persecutions ordonnees par l'empereur diocletien. son corps fut transporte a dos de chameau dans la region du lac mariout. sur sa tombe a karm abou mina ("les vignobles-de-saint-menas"), le patriarche d'alexandrie, athanase, edifia une premiere eglise, qui fut integree a une vaste basilique par arcadius. cet endroit devint rapidement un haut lieu de pelerinage et le culte du saint connut son apogee aux ve et vie siecle: les "bains de saint-menas" temoignent du passage des pelerins venus chercher une guerison. le musee du louvre possede des ampoules a eulogie (eulogia en grec signifiant "benedictions") a l'effigie de saint menas, represente en orant entre deux chameaux. les reliques de saint menas sont toujours venerees par la communaute copte, qui vient en pelerinage au monastere construit dans les annees 1950, situe a quelques centaines de metres de l'ancien monastere.

pour en savoir plus peter grossmann, abou mina i. die gruftkirche und die gruft, mayence, 1989. peter grossmann, abu mina ii. das basptisterium, mayence, 2004.

sur la route du caire a alexandrie les kellia (a 194 kilometres du caire) les kellia sont un vaste domaine religieux s'etendant sur plus de 20 kilometres de longueur et comprenant les vestiges de plus de 700 couvents et ermitages dates du ive au ixe siecle. le nom du site vient des cellules que les moines ont construites dans le desert a partir du ive siecle de notre ere. ces anachoretes (du grec anachorein, signifiant "se retirer de la vie sociale") etaient venus de nitrie - un autre grand centre religieux -, afin de trouver une plus grande solitude dans ces lieux desertiques. a l'origine, les kellia etaient un simple lieu d'etape avant de devenir une nouvelle residence eremitique permanente. le site des kellia a ete decouvert et fouille la premiere fois en 1932 par breccia. il a ete identifie plus formellement en 1937 par de cosson qui degagea de maniere sommaire les pieces principales d'un petit ermitage. puis le site fut redecouvert en 1964 par antoine guillemont, a l'occasion de travaux d'irrigation. des fouilles y ont ete menees par l'universite de geneve et par l'institut francais d'archeologie orientale.

pour en savoir plus les kellia. ermitages coptes en basse-egypte, catalogue d'exposition - musee d'art et d'histoire de geneve, 12 octobre 1989-7 janvier 1990, geneve, 1989.

le ouadi natroun a l'heure actuelle, il existe encore quatre monasteres coptes dans le ouadi natroun.

pour en savoir plus j. leroy, les peintures des couvents du ouadi natroun, ifao, le caire, 1975.

monastere saint-macaire (deir abou makar) situe a l'entree meridionale de la vallee, le monastere saint-macaire est encore en activite. les reliques de saint macaire, de saint jean-baptiste et du prophete elisee y sont venerees. son aspect exterieur est austere: c'est une enorme batisse rectangulaire de pierre et de beton gris. sa fondation est intimement liee a l'un des plus importants peres fondateurs de l'eglise copte, saint macaire-le-grand, qui initia la vie monastique dans le desert occidental. de l'ancien monastere, il ne reste que les eglises (les eglises saint-macaire, saint-apaskhiron et des quarante-neuf-martyrs) et, au centre de la cour, une sorte de tour carree, le qasr, peut-etre elevee par l'empereur zenon en 482. l'eglise saint-macaire est la plus importante et la plus ancienne des trois eglises du monastere. son sanctuaire principal est decore d'une peinture representant les quatre evangelistes (tetramorphe) datee du viie siecle. l'eglise des quarante-neuf-martyrs evoque le massacre des moines du monastere par les pillards du desert, en 444. la chapelle du mirion sert, depuis le concile de calcedoine en 451, a la preparation de la sainte huile (myron) destine a l'ensemble de l'eglise copte. l'eglise saint-apaskhiron, ayant beneficie de nombreuses restaurations, est dediee a l'un des grands martyrs egyptiens. la bibliotheque du monastere renferme de manuscrits de parchemin rediges en copte bohairique et dates des xe et xie siecle apres j.-c.

monastere des syriens (deir es-suriani) fonde au vie siecle, ce monastere, encore en activite, fut probablement concu comme une "replique" - ou monastere de la theotokos [mere du dieu] - du monastere saint-bichoi. il possede trois eglises superposees et un qasr. la bibliotheque du monastere renfermait de livres arabes et coptes dont une partie (environ 1 000 volumes) fut cedee a l'anglais tattam en 1842. ce lot est aujourd'hui conserve au british museum.

monastere saint-bichoi (deir amba bishoi) ce monastere fut eleve a l'emplacement ou se retira saint bichoi, disciple de saint macaire. saint bichoi crea une importante communaute d'anachoretes et mourut en 417. l'ensemble architectural est dote d'une enceinte tres haute enfermant les espaces conventuels, les eglises superposees et le jardin. le couvent fut abandonne a plusieurs reprises, mais apres le xive siecle son occupation fut constante. aujourd'hui, le monastere est devenu le principal etablissement de l'eglise copte.

monastere des romains (deir al-baramous) ce monastere, encore en activite, est probablement le premier monastere du ouadi natroun. il est etroitement lie a l'histoire des saints romains, maximus et domitius, fils de l'empereur valentinien, qui y furent inhumes. l'enceinte du monastere enferme cinq eglises et chapelles.

le vieux caire

monastere copte orthodoxe saint-georges (deir el-banat) ce monastere est toujours occupe par des soeurs. l'essentiel des batiments du monastere est de construction recente, a l'exception du hall central donnant acces a la chapelle saint-georges. il s'agit a l'origine d'un qaa, la salle de reception principale d'un palais fatimide du xie siecle.

la vallee du nil

aux environs du caire monastere saint-jeremie a saqqara ce monastere n'est plus en activite. le site fut fouille par james e. quibell de 1905 a 1910. les peintures et les sculptures mises au jour sont a rapprocher de celles decouvertes a baouit.

pour en savoir plus j.e. quibell, excavations at saqqara (1908-1910). monastery of apa jeremia, ifao, t. iv, le caire, 1912.

la moyenne-egypte

monastere saint-samuel (oasis du fayoum) ce monastere, encore en activite, est situe dans le desert d'al-qalamun, au sud de l'oasis du fayoum.

monastere de baouit ce monastere n'est plus en activite. il fut fonde par l'apa apollo vers 385-390 de notre ere. les vie et viie siecles sont une periode de prosperite pour ce double monastere qui accueille alors en son sein une communaute de femmes, sous le patronage de sainte rachel. apres l'invasion arabo-musulmane, le monastere decroit, et est abandonne vers le xe siecle. le site fut fouille par jean cledat de 1901 a 1905, et jean maspero y dirigea une campagne en 1913. les resultats de ces fouilles sont a l'origine de la belle collection de la "salle de baouit" au musee du louvre. les fouilles ont ete reprises par l'institut francais d'archeologie orientale et le musee du louvre, sous la direction de dominique benazeth, conservateur en chef au departement des antiquites egyptiennes (section copte) en 2002.

pour en savoir plus marie-helene rutschowscaya, "fouilles du monastere copte de baouit (moyenne-egypte). musee du louvre-institut francais d'archeologie orientale du caire. saisons 2002-2003", la revue des musees de france. revue du louvre 2, avril 2004, p. 27-30. dominique benazeth, "recherches archeologiques a baouit: un nouveau depart", bulletin de la societe d'archeologie copte xliii, 2004, p. 9-24, pl. i, iii. sophie laurant, "le monastere de baouit resurgit des sables", le monde de la bible 160, juillet-aout 2004, p. 63.

pour les fouilles archeologiques recentes, consulter http://www.louvre.fr/media/repository/ressources/sources/pdf/src_document_51210_v2_m56577569830669676.pdf

monastere de la sainte-vierge (deir al-moharraq) ce monastere, entierement reconstruit, est encore en activite. selon la tradition copte, la sainte famille aurait remonte le nil jusqu'en haute egypte, et elle aurait sejourne a qousqam ou a ete edifie ce monastere. le monastere de la sainte-vierge appartient au groupe des institutions pacomiennes de haute egypte.

sohag monastere blanc (deir el-abiad, egalement connu sous le nom de deir amba shenouda). ce monastere, qui n'est plus aujourd'hui en activite, a ete edifie par chenoute, grand reformateur du cenobitisme, au ive siecle de notre ere. c'est un ensemble architectural rectangulaire construit en calcaire provenant des ruines de la ville d'athribis. la bibliotheque du monastere blanc fut dispersee, et une majeure partie des manuscrits coptes est aujourd'hui conservee dans les collections europeennes et internationales.

monastere rouge (deir el-ahmar, egalement connu sous le nom de deir amba bishoi) le monastere rouge, qui n'est plus aujourd'hui en activite, se trouve a 5 kilometres au nord du monastere blanc. l'ensemble est de construction analogue, bien que plus petit que le monastere blanc.

la haute-egypte

region thebaine nag-hammadi couvent pacomien de faw qibli qui n'est plus en activite. a quelques kilometres du couvent, dans une falaise du djebel el-tarif, fut trouve en 1945 un lot de manuscrits coptes. les manuscrits coptes de nag hammadi constituent l'une des rares collections de papyrus conserves dans des codices avec la reliure d'origine.

pour en savoir plus j.-d. dubois, "les manuscrits de nag hammadi", in: l'art copte en egypte. 2 000 de christianisme, institut du monde arabe-gallimard, paris, 2000, p. 34-37.

pour un plus large public les manuscrits de nag hammadi, dossiers d'archeologie, 236, septembre 1998. j.-d. dubois, "les manuscrits coptes de nag hammadi", in: les fabuleuses decouvertes du xxe siecle, dossiers d'archeologie 259, decembre 2000, p. 92-95.

monastere de phoibammon en thebaide

deir el-bahari (le "monastere du nord") ce monastere chretien etait autrefois installe dans le complexe monumental d'hatchepsout sur la rive ouest thebaine, en face des temples de karnak et de louqsor.

assouan monastere saint-simeon (deir amba sama'an), sur la rive ouest gharbi assouan situe au sommet du plateau, a l'ouest des tombes des nomarques de l'ancien et du moyen empire, a deux kilometres de la rive ouest du nil, le monastere saint-simeon est l'un des plus importants monuments chretiens d'egypte. fonde au viiie siecle, c'est un ensemble fortifie, constitue de quatre principaux batiments auxquels il faut ajouter les chambres ou casemates adossees au mur d'enceinte. le monastere fut partiellement detruit par saladin en 1173, et vraisemblablement abandonne au xiiie siecle.

le sinai et la mer rouge

les monasteres du desert arabique monastere saint-antoine (deir mar antonios) encore en activite, ce monastere est le plus ancien d'egypte. il fut fonde par les disciples du saint apres sa mort en 356 de notre ere. il a ete remanie a plusieurs reprises.

pour en savoir plus p. van moorsel, le monastere de saint-antoine, ifao, le caire, 1997.

monastere saint-paul-de-thebes (deir mar boulos) ce monastere, toujours en activite, est situe comme saint-antoine dans le djebel el-galala el-qibliya. il fut fonde pour commemorer saint paul de thebes (  en 347?), le premier ermite dont la chretiente ait enregistre le souvenir. ses batiments ont ete edifies a l'interieur d'une enceinte medievale.

pour en savoir plus p. van moorsel, le monastere de saint-paul pres de la mer rouge, ifao, le caire, 2002.

le sinai monastere sainte-catherine (nord-sinai) ce monastere, toujours en activite, est inscrit dans une enceinte elevee par l'empereur justinien en 527. il est occupe par une vingtaine de moines grecs orthodoxes. l'eglise est de style byzantin. dans le narthex sont exposes des manuscrits et quelques icones. une mosaique de la transfiguration, datee du vie siecle, domine le maitre-autel. la chapelle du buisson-ardent est situee derriere l'abside de l'eglise. elle se trouverait a l'emplacement ou moise a vu le buisson ardent - buisson brulant sans se consumer - et entendu la voix de yahve. la chapelle est decoree de faiences bleues. la zone du monastere de sainte-catherine est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'unesco depuis 2002. la bibliotheque du monastere est tres riche en manuscrits et codex. son fond est le deuxieme apres celui du vatican.

pour en savoir plus jacques potin, "la vie quotidienne au monastere de sainte-catherine. entretien avec le pere justin", le monde de la bible 82, mai-juin 1993, p. 36-40.

une demie-douzaine de monasteres coptes abandonnes au moyen-age, sont reoccupes depuis 1975. le monastere saint-chenoude, a l'ouest de sohag; le monastere de la sainte vierge d'al-haouaish, a l'est d'akhmim; le monastere saint-georges al-shayeb, pres de louqsor; le monastere saint-georges al-riziquat, edfou; le monastere saint-pacome, edfou; le monastere saint-georges al-khatatba, dans le delta du nil.

aminata sackho-autissier lundi 16 avril