Charles Bonnet, Édifices et rites funéraires
à Kerma, mission archéologique de lUniversité
de Genève à Kerma (Soudan), éditions errance, Paris,
2000, Isbn 2-87 772-189-2, prix : 340 francs. |
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charles bonnet, edifices et rites funeraires a
kerma, mission archeologique de l'universite de geneve a kerma (soudan),
editions errance, paris, 2000, isbn 2-87772-189-2, prix: 340francs. charles bonnet, "patron" des missions archeologiques de l'universite de geneve, specialiste inconteste des cultures soudanaises et l'un des meilleurs archeologues contemporains avait, en 1990, publie un premier etat des travaux et enquetes menees sur le terrain (kerma, royaume de nubie, geneve). le volume actuel, premier d'une serie que nous souhaitons nombreuse, presente une synthese sur les edifices et les rites funeraires d'un centre qui a domine la region pendant un millenaire. situee en amont de la troisieme cataracte, sur la rive orientale du nil, la ville antique du royaume de koush est mentionnee pour la premiere fois dans la stele de mentouhotep, datee de l'an 18 du roi sesostris ier (1971-1926 av. j.-c.). habite toutefois des la fin de l'epoque prehistorique et connaissant un developpement exceptionnel entre la fin de l'ancien empire et celle du moyen empire, "le site de kerma forme un ensemble archeologique majeur du fait de la complementarite de ses deux composantes principales, habitat de grande etendu e et vaste necropole.c'est donc a juste titre qu'il a donne son nom a la culture qui s'est developpee en moyenne-nubie pendant pres d'un millenaire, entre2500 et1500 avant j.-c.une situation privilegiee, au confluent de pistes reliant l'egypte au coeur du continent africain et a la mer rouge, a favorise des contacts avec d'autres civilisationsÉ" "interlocuteurs privilegies des pharaons, les princes kouchites devinrent, a plusieurs reprises, leurs adversaires. comme l'urbanisme de leur capitale ou son architecture palatiale et religieuse qui feront l'objet des prochains volumes, les edifices et les rites funeraires evoques ici sont imprimes de ces rapports passionnels. ils expriment a la fois l'originalite de cette civilisation africaine, sans equivalent, et tout ce qu'elle doit a son voisin septentrional." fouillant le premier le site entre1913 et1916, l'egyptologue g. a.reisner "tout en revelant la specificite de kerma, a meconnu une part importante de son histoire, pour avoir attribue aux egyptiens l'essentiel de ses decouvertes." en1972 et1975 deux fouilles de sauvetages ont amene des decouvertes importantes, et depuis cette date, la mission archeologique de l'universite de geneve mene chaque annee une campagne annuelle d'environ deux mois et demie. ces 24 campagnes ont permis de multiples decouvertes et mises au point: la deffufa occidentale, temple principal de la ville, etait situee au sein d'un vaste quartier religieux entoure d'un temenos; le village fortifie du kerma moyen s'est etendu par etapes sur une vaste surface; les grandes tombes du cimetiere "egyptien" qui s'etend au sud-ouest non seulement appartiennent aux souverains de kerma mais marquent l'apogee et la fin de leur royaume. dans le secteur de la necropole, la decouverte d'un vaste etablissement du debut du iiiemillenaire - epoque appelee "pre-kerma" - modifie radicalement le point de vue que l'on pouvait avoir jusque-la sur les premiers temoignages de la culture "kerma". entre autres surprises, notons le caractere demesure des dernieres sepultures des souverains du kerma classique (environ 1600 av. j.-c.): ces immenses tumuli rassemblent plusieurs centaines de sacrifies humains. entoures de plusieurs centaines de decoupes de bovides ou bucranes, ils sont associes a des temples funeraires en brique crue, ornes de peintures et de panneaux de faience: tel est le cas du temple funeraire k ii encore connu sous le nom de deffufa orientale. de par la personnalite et l'autorite scientifique de son auteur, cet ouvrage s'adresse tout autant aux specialistes du soudan qu'aux archeologues de toutes les civilisations. comme il reformule les termes de la presence et de la diffusion de la culture egyptienne en amont de la seconde cataracte, les egyptologues et les amoureux de l'egypte y trouveront egalement force grain a moudre. enfin, notons que les photographies et les dessins abondants et de tres grande qualite et les textes riches en explications claires et en renseignements precieux sont servis par une mise en pages judicieuse et souvent elegante. aminata sackho-autissier |